A R T I S T E   P E I N T R E   H É L I O A                        ~   P E I N T U R E          T E X T E S       E T    P O É S I E   ~

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Artiste peintre Hélioa

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Le Renard roux  (Vulpes vulpes)

 

   Nom commun : Renard roux ou Goupil   

   Nom latin : Vulpes vulpes

   Famille : Canidés 

   Ordre : Carnivores

   Longueur : tête + corps 70 à 90 cm, queue 35 à 40 cm

   Poids : 6 à 9 kg les mâles, 5 à 7 kg les femelles

   Statut réglementaire : chassable toute l'année   

                                  

           Le terme que nous utilisons de nos jours pour désigner ce bel animal tire sa source du prénom Renart donné au goupil du Roman de Renart. Ce recueil d'histoires imaginaires du Moyen Âge, écrit en langue romane et constitué de récits animaliers, relate les aventures d'un goupil rusé et roublard. Décrits avec des caractéristiques anthropomorphiques, les animaux y seraient le miroir de l'espèce humaine. Jean de La Fontaine s'inspirera aussi de cet habile canidé dans une de ses célèbres fables. Quant à Antoine de Saint-Exupéry, dans une narration philosophique pleine de poésie, il lui offrira le rôle de dévoiler des vérités éternelles au Petit Prince

             Il est ici question du Renard roux mais il peut être utile de rappeler que le terme renard désigne non seulement les canidés du genre Vulpes (le plus commun étant le Renard roux, Vulpes vulpes), mais aussi en raison de nombreuses similitudes physiques,  des canidés appartenant à d'autres genres (comme Lycalopex ou Urocyon). Le renard roux présente le plus souvent les caractéristiques suivantes : la couleur du pelage est variable mais c'est généralement un brun roux, la forme foncée étant appelée "renard charbonnier" ; les pattes sont noires ou gainées de blanc ;  présence de noir sur l'arrière des oreilles ; museau légèrement noir et blanc ; surface ventrale et gorge blanches ou de couleur plus claire ; une longue queue touffue à l'extrémité blanche. Le dimorphisme sexuel est peu marqué chez le renard roux. Le renard fréquente les milieux ouverts et les massifs forestiers. Il est aussi présent dans des milieux très variés grâce à sa grande capacité d’adaptation. Il utilise une technique de chasse qui lui est propre, dite du "mulotage", qui consiste à bondir sur sa proie, le plus souvent un petit rongeur sortant de son terrier. L'hiver, cet excellent chasseur arrive à débusquer ses proies sous une épaisse couche de neige grâce à son habileté ainsi qu'à l'usage de son ouïe et de son odorat. Il chasse essentiellement la nuit, à l'aube et au crépuscule, mais il est aussi actif dans la journée à la période des foins et pour nourrir les renardeaux. Son gîte peut être aménagé à partir d’un terrier récupéré d'un blaireau ou encore d'un lapin, mais il utilise aussi des terriers plus simples aménagés dans des buissons. Il vit en couple jusqu'à l'émancipation des jeunes. La gestation dure deux mois pour cinq à six renardeaux en moyenne allaités pendant trois semaines. Le régime alimentaire du Renard roux est varié : des souris, des mulots, des campagnols, des lapins, de la volaille, des insectes mais aussi des céréales et des baies.

            Il n'est pas possible de faire l'impasse sur une triste réalité résumée sous la plume d'Antoine de Saint-Exupéry : "Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant !" Concurrent malgré lui des chasseurs de volaille et de petit gibier, le Renard roux est devenu l'indésirable de nos prairies et de nos sous-bois : de 500000 à un million de renards et renardeaux sont tués chaque année en France (battues, empoisonnement, pièges, tirs). Les principaux reproches qui lui sont faits, et qui servent à justifier ces comportements cruels, sont le risque sanitaire et la prédation sur les volailles. Le premier grief était auparavant justifié, lorsque le renard était vecteur de la rage, mais les campagnes de vaccinations menées dans les années 80 sont venues à bout de la maladie depuis bientôt deux décennies en Europe. Le deuxième reproche est réfuté par de nombreuses associations naturalistes qui estiment que le classer "espèce nuisible pour la protection de la faune et de la flore" est un non sens : s'il est un prédateur pour les lapins de garenne, les faisans et les perdrix (moins de 7% de son régime alimentaire), ce sont des espèces avant tout chassées par l'homme. D'autre part, il existe des solutions efficaces pour empêcher les prédateurs (dont également les fouines et les putois) de pénétrer dans les poulaillers : enfermer les poules dans un bâtiment clos la nuit, mettre un grillage fin autour du poulailler et sur au moins 30 cm de profondeur, placer un filet sur le poulailler et enfin penser à élaguer les branches situées dans les alentours. En fait, le renard s'avère être un auxiliaire précieux des agriculteurs : en mangeant entre 3000 et 10000 rongeurs par an, un renard adulte protège les cultures, et sur une installation agricole, il peut faire économiser à l'agriculteur  jusqu'à 2000 euros de pertes. Un autre argument, désormais attesté, joue en sa faveur : la lutte contre la maladie de lyme car les renards tuent les rongeurs qui véhiculent cette maladie transmise par les tiques. Il est donc justifié de s'interroger sur le classement en nuisible du renard, qui autorise un abattage toute l'année, même pendant la mise-bas aux beaux jours, sans quota et dans des conditions qui leurs occasionnent de grandes souffrances.

De nuisible éventuel à auxiliaire écologique avéré, le Luxembourg en a interdit la chasse en 2015. Toute espèce ayant un rôle à jouer dans un écosystème, la situation du Renard roux en France mériterait d'être revue et étudiée avec impartialité. 

 

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 L' Effraie des clochers  (Tyto alba)

                     

                L' Effraie des clochers  (Tyto alba)

 

                      Nom commun : Effraie des clochers   

                      Nom latin : Tyto alba

                      Ordre : Strigiformes  

                      Famille : Tytonidés  

                      Statut réglementaire : espèce protégée

                      Longueur : 33 cm à 39 cm

                      Envergure : 80 cm à 95 cm
 

             Espèce cosmopolite, l'Effraie des clochers est une des chouettes les plus répandues dans le monde, présente sur tous les continents sauf l'Antarctique. Magnifique rapace, sa beauté se décline au pluriel puisqu'il existe une trentaine de sous-espèces. La chouette Effraie est un rapace nocturne, de taille moyenne, facile à reconnaître grâce à son masque facial de couleur pâle en forme de cœur. Le plumage du dessus du corps est gris cendré à brun clair avec de fines tâches blanches et noires, quant au poitrail il est blanchâtre ou blanc roussâtre parfois piqueté de brun foncé.  Son alimentation est constituée essentiellement de petits mammifères mais aussi d'invertébrés et de batraciens. Elle se nourrit surtout de mulots, de campagnols, de souris, de musaraignes et parfois de grenouilles, de petits oiseaux ou de chauves-souris. Après la digestion, elle rejette par le bec des pelotes de réjection. Grâce à son ouïe très développée, l'Effraie des clochers est capable de capturer des proies dans une grande obscurité. C'est une espèce sédentaire qui reste fidèle à son territoire et qui ne migre vers le Sud qu'en cas de manque de nourriture. En France, elle est présente sur l'ensemble du territoire mais elle affectionne surtout les régions tempérées. La chouette Effraie vit souvent à proximité des habitations, essentiellement dans les villages et les hameaux de nos campagnes. Comme son nom l'indique, elle habite les clochers d'église mais aussi les combles de châteaux ou de vieilles bâtisses, les greniers des fermes, les vieux bâtiments agricoles et les pigeonniers. Elle affectionne également les granges, d'où son nom anglais, Barn-Owl. Elle peut aussi choisir pour gîte une cavité dans un vieil arbre, un trou dans un rocher ou des falaises naturelles. La chouette effraie pond en moyenne entre quatre et dix œufs par an qu'elle couve pendant une trentaine de jours, puis les jeunes prennent leur envol à l'âge de 8-10 semaines. Lorsque la nourriture est abondante, elle pond deux fois par an,  au printemps et en été. Elle chasse dans les friches, les prairies et les pâtures, les champs et les talus. La chouette effraie fréquente les grands milieux ouverts comme les prairies, les vergers, les marais, les landes ou encore les steppes et les savanes.

              Les chouettes mais aussi les hiboux se distinguent des rapaces diurnes tels que les buses ou les faucons  par leur tête plus grosse en forme de disque facial et de grands yeux leur permettant de chasser également et de préférence la nuit. Cependant, lorsqu'elles volent assez bas dans le noir total, leur vision étant moins précise, les chouettes effraies sont menacées par des collisions avec des véhicules ou des clôtures. Ce n'est pas la  seule raison qui explique que leur population soit en net déclin. L'effraie des clochers a décliné depuis le 19ième siècle et plus spécialement ces 30 dernières années. Sa population française est elle aussi en régression : elle est estimée entre 20 000 et 50 000 couples nicheurs. Outre la menace routière amplifiée par l'arrachage des haies boisées, les autres principales menaces sont : la perte de leurs secteurs de chasse, la raréfaction des sites traditionnels de nidification et l'utilisation de pesticides. Lors de la démolition ou de la rénovation des vieux bâtiments, une installation de nichoirs spécifiques à la chouette effraie permettrait d'endiguer le déclin de cette espèce (pratique peu répandue qui existe cependant d'ores et déjà). Combinée au retour des haies, l'installation de nichoirs peut préserver ce beau rapace nocturne, présent dans nos campagnes depuis des siècles et des siècles, des menaces d'une extinction.

             Fascinant les êtres humains depuis des millénaires, les chouettes ont alimenté de nombreuses légendes ! Elles furent tout aussi bien vénérées que considérées comme un mauvais présage. Dans la Grèce antique, les chouettes étaient tenues en haute estime alors que le Moyen Âge leur réserva le symbole de l'hérésie. En raison de son activité nocturne, de sa silhouette au plumage clair et de ses cris stridents, la chouette Effraie a longtemps fait les frais d'une mauvaise réputation erronée qui lui valut d'être tuée et clouée aux portes des granges, pratique censée conjurer le mauvais sort, éloigner les maladies ou encore protéger des orages ! De nos jours, grâce aux revues et aux documentaires animaliers, aux actions de sensibilisation ainsi qu'à leur présence à proximité de certaines habitations, les effraies et plus généralement les chouettes sont devenues des oiseaux populaires. La chouette effraie, qui fait le bonheur de ceux qui ont la chance de l'observer, est encore parfois surnommée la Dame blanche mais désormais pour louer sa beauté. En outre, les rapaces de nos campagnes jouent un rôle important dans la régulation des petits rongeurs, ils sont de ce fait d'excellents alliés pour l'agriculture. Un couple de chouettes effraies capture entre 3000 et 4000 rongeurs par an, un bénéfice certain pour les champs cultivés. 

Considérée comme faisant partie du patrimoine naturel de nos campagnes, l'Effraie des clochers fait l'objet de programmes de préservation et de restauration. De toutes les chouettes de nos régions, avec sa couleur claire et son disque facial en forme de cœur, l'Effraie des clochers est certainement la plus facile à identifier.  Les autres espèces de chouettes présentes en France sont la chouette hulotte (la plus commune), la chevêche d’Athéna, la chevêchette d’Europe et la chouette de Tengmalm.

 

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Galerie Nature

                                                                                                               La réalisation de la toile qui représente l' effraie des clochers a été agrémentée à certaines                                                                                                                        heures  tardives par le chant de la chouette hulotte, souvent décrit comme le plus musical                                                                                                                        des chants de chouettes. Autre enchantement musical, Clair de lune, troisième                                                                                                                                            mouvement de la suite bergamasque de Claude Debussy  ♪ ♫  écoute sur France Musique                                                                                                                          https://youtu.be/DEtuNQZQdTg                 

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Agenda céleste 

 

 

Astre généreux, projecteur à nul autre pareille,

Sous son éclat, heures de gloire, tout devient merveille.

 

La lune étend ses lumineux filaments vers le monde

Qu' elle apprête d'un doux rayonnement et qu'elle sonde.

D'un geste céleste, elle dépose un satin blanc

Sur un paysage endormi, le couvrant, le bordant. 

 

Parmi les champs satinés d'une clarté qui abonde,

Heureux, l'humble ruisseau se pare de célestes ondes,

Reine de la nuit, l'effraie des clochers n'est qu'élégance,

Puissance au repos, la cathédrale vibre en silence.

 

Agenda céleste, ronde lune tu reviendras,

Gracieuse présence, poète tu guettes déjà. 

 

Hélioa (2017)

 

 

La biodiversité 

 

           En raison des enjeux considérables, l'ONU a déclaré 2010 comme l'année internationale de la biodiversité. Le terme biodiversité vient de la contraction des mots biologique et diversité. La diversité biologique actuelle de la Terre est le résultat d'une longue et permanente évolution du monde vivant qui commença avec les tout premiers organismes vivants connus, il y a 3,5 milliards d'années. La biodiversité est l'ensemble des milieux naturels et des formes de vie animale ou végétale. Elle concerne également les interactions qui existent entre les différents règnes, milieux naturels et espèces. Sous diverses formes, la biodiversité est la garante de la vie : l'eau, l'oxygène, les aliments mais aussi les médicaments et l'ensemble des matières premières issues de la nature qui nous servent au quotidien. La qualité et le bien-être des milieux naturels et des espèces qui y vivent sont donc de grande importance. Pour citer quelques exemples, les océans et les forêts séquestrent le carbone et luttent contre le changement climatique ; quant aux insectes, ils jouent un rôle prépondérant pour la pollinisation et la fertilité des sols (aussi petit soit-il, le ver de terre joue un rôle essentiel pour la qualité des sols). 

               La Déclaration universelle des droits de l'animal a été proclamée solennellement en 1978 à la Maison de l'Unesco et son contenu a été révisé par la Ligue internationale des droits de l'animal en 1989. Voici son préambule : "Considérant que la Vie est une, tous les êtres vivants ayant une origine commune et s'étant différenciés au cours de l'évolution des espèces, Considérant que tout être vivant possède des droits naturels et que tout animal doté d’un système nerveux possède des droits particuliers, Considérant que le mépris, voire la simple méconnaissance de ces droits naturels provoquent de graves atteintes à la Nature et conduisent l’homme à commettre des crimes envers les animaux, Considérant que la coexistence des espèces dans le monde implique la reconnaissance par l’espèce humaine du droit à l’existence des autres espèces animales, Considérant que le respect des animaux par l’homme est inséparable du respect des hommes entre eux, il est proclamé ce qui suit..." Cette déclaration de 1978 été rédigée de sorte à inciter tous les États à respecter les animaux mais chaque pays est resté libre d'établir ses propres lois.

                L'apparition du mot biodiversité, devenu populaire dans les années 90, est en lien direct avec la prise de conscience des multiples menaces qui pèsent sur la diversité du monde vivant : les disparitions d'espèces liées à la modification et à la destruction de leurs milieux de vie; les milieux naturels fortement fragilisés par la déforestation et l'urbanisation; les espèces sauvages victimes de surexploitation et braconnage; la pollution de l'air, de l'eau et des sols; le changement climatique. La crise écologique actuelle est aussi la conséquence d'un rapport à la nature où nous nous sommes positionnés en dehors de celle-ci, d'où l'importance de retrouver et nourrir notre lien avec notre environnement naturel. De nombreuses voix se sont faites entendre en faveur de la défense de l'environnement. Parmi celles-ci, la journaliste Marie-Monique Robin a souligné les menaces qui pèsent sur la biodiversité, dénonçant certains agissements des géants de la biotechnologie et de l'industrie agro-alimentaire. Quant à Vandana Shiva, ardente défenseuse de l'agriculture biologique et de la libre circulation des semences, elle œuvre sans relâche pour la biodiversité. Physicienne de formation, épistémologue, docteur en philosophie, écoféministe indienne et militante pour l'écologie, elle a rédigé de nombreux ouvrages et a créé la Fondation de la Recherche pour la Science, la Technologie et  les Ressources naturelles. Elle a reçu le prix Nobel alternatif en 1993 pour son engagement pour l'écologie, la biodiversité et la défense de l'agriculture paysanne.  

            Dès les années 1970, les Nations Unies ont placé la question de l'environnement au rang des préoccupations internationales. La première Conférence mondiale sur l'Environnement s'est tenue à Stockholm en 1972, à l'issue de laquelle les participants ont adopté une déclaration de vingt-six principes et un vaste plan d'action. Voici les 5 premiers principes de la déclaration de 1972 : 

  • Principe 1 :  La liberté est un droit fondamental pour l'Homme, l'égalité et des conditions de vie satisfaisantes aussi, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir de protéger et d'améliorer l'environnement pour les générations actuelles et futures. De ce fait, les politiques qui encouragent le racisme, l'apartheid, la discrimination, les formes coloniales et autres oppression et domination étrangères doivent être éliminées après condamnation. 
  • Principe 2 : Les ressources naturelles du globe, y compris l'air, l'eau, la terre, la flore et la faune, et particulièrement les échantillons représentatifs des écosystèmes naturels, doivent être préservés dans l’intérêt des générations présentes et à venir par une planification ou une gestion attentive selon que de besoin.
  • Principe 3 : La capacité du globe de produire des ressources renouvelables essentiellement doit être préservée et, partout ou cela est possible, rétablie ou améliorée.
  • Principe 4 : L'Homme a une responsabilité particulière dans la sauvegarde et la sage gestion du patrimoine constitué par la flore et la faune sauvage et leur habitat, qui sont aujourd'hui gravement menacés par un concours de facteurs défavorables. La conservation de la nature, et notamment de la flore et de la faune sauvages, doit donc tenir une place importante dans la planification pour le développement économique.      
  • Principe 5 : Les ressources non renouvelables du globe doivent être exploitées de telle façon qu’elles ne risquent pas de s’épuiser et que les avantages retirés de leur utilisation soient partagés par toute l’humanité. 

           À l'occasion de cette Conférence des Nations Unies sur l'Environnement, Indira Gandhi, Première ministre de l'Inde, cita un passage de l'Atharva-Véda, texte sacré de l'hindouisme composé vers 1200 ans avant J.⁠-⁠C.  : « Quoi que j'extraie de toi, Ô Terre, Puisse cela repousser rapidement sur ta surface, toi la Pure, puisse ma brusque poussée ne jamais percer tes points Vitaux, ton cœur. » 

par Hélioa, 2016 

 

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Protection de la nature  

     

          France Nature Environnement, LPO, WWF, Greenpeace... Il existe en France de nombreuses associations naturalistes reconnues d'intérêt général (nationales, régionales, locales) qui œuvrent pour la protection de la nature et de l'environnement. Elles ont pour vocation  la préservation des milieux naturels et la protection de la faune sauvage. Il est possible de les soutenir en devenant contributeur, adhérent et/ou bénévole. Les associations locales s'engagent dans la sensibilisation du public et l'accompagnement des collectivités pour une meilleure prise en compte de la biodiversité. Les bénévoles participent à divers projets et il y a toujours matière à donner un coup de main comme entretenir des parcelles protégées, restaurer un observatoire ou participer sur le terrain à des prospections et des études naturalistes (inventaires ou suivis réguliers d'espèces animales ou végétales) dont les observations permettent d'améliorer les connaissances sur la faune et la flore locales, autant d'éléments qui servent de base pour le travail de protection et de conservation. Œuvrer sur le terrain, être dans l'observation ou en interaction avec la faune et la flore dans des espaces naturels, concourt à enrichir notre lien avec notre environnement.

Les associations naturalistes œuvrent pour préserver les espèces sauvages et agissent pour mettre fin à la dégradation de la nature. Leurs actions permettent de mieux valoriser et protéger la biodiversité de nos belles régions !

 

 Découvrir la biodiversité 

 

" On aime ce qui nous a émerveillé, et on protège ce que l'on aime. "  

Jacques-Yves Cousteau, explorateur océanographique 

 

Les "fiches espèces" de ce site présentent des éléments d'identification et de biologie. Elles ont été réalisées à l'aide de documentaires animaliers, de lectures aux rayons spécialisés des bibliothèques, ainsi que d'informations recueillies sur le terrain auprès de naturalistes. Pour aller plus loin, je vous invite à découvrir deux sites : celui de l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), portail de la biodiversité française, de métropole et d'outre-mer, qui diffuse des connaissances sur les espèces animales et végétales, les milieux naturels et notre patrimoine géologique ; et celui de l'Office français de la biodiversité (OFB), établissement public dédié à la protection et la restauration de la biodiversité en métropole et dans les Outre-mer.

 

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Quelques auteurs  

 

Robert Hainard, Jean-Marie Pelt, Francis Hallé

Bernard Fischesser, Marie-France Dupuis-Tate

Paul-Émile Victor, Jean Malaurie, Michel Serres

 Pierre Rabhi, Yann Arthus-Bertrand, Peter Singer

Allain Bougrain-Dubourg, Jennifer Ackerman

Aurélien Barrau, Cyril Dion, Valérie Cabanes

 Anita Conti, Jane Goodall, Peter Wohlleben

Emmanuelle Pouydebat, Isabelle Autissier

 

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Thème Nature

         

Arbres, forêts, faune, nature... quelques lectures   

 

La Hulotte, revue naturaliste française (depuis 1972)

L'homme qui plantait des arbres, Jean Giono (Gallimard, 1996)

Plaidoyer pour l'arbre, Francis Hallé (Actes Sud, 2005)

Plaidoyer pour les animaux, Matthieu Ricard (Pocket, 2015)

Lettre ouverte aux animaux, Frédéric Lenoir (Fayard, 2017)

La Vie secrète des arbres, Peter Wohlleben (Les Arènes, 2017)

L'Intelligence animale, Emmanuelle Pouydebat (Odile Jacob, 2017)

Reconnaître facilement les oiseaux du jardin (Ulmer, 2018)

Oiseaux, sentinelles de la nature, Frédéric Archaux (Quae, 2ième édition 2019)

 

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 Daim (Dama dama)

Daims en semi-liberté aux jardins des Martels (81)

 

Le Daim  (Dama dama)

 

         Nom commun : Daim européen 

         Nom latin : Dama dama

         Famille  : Cervidés

         Ordre : Artiodactyle ruminant   

         Durée de vie : de 15 à 25 ans 

         Longueur : 150 cm en moyenne

         Hauteur au garrot : 90 cm à 1 m 

         Poids : 60 à 100 kg le mâle, 35 à 60 kg la femelle

              

                La légende raconte que les habitants de l'île de Rhodes, sur le conseil de l'oracle de Delphes, importèrent des daims pour chasser les serpents venimeux qui provoquaient davantage de morts parmi les Rhodiens que la guerre. L'île en fut effectivement rapidement débarrassée et la population fit construire à l'entrée du port de Mandraki deux colonnes de pierre ornées de deux statues de bronze représentant respectivement un daim et une daine. 

            Le daim est un mammifère ruminant appartenant à la famille des Cervidés. De taille moyenne, il présente une stature intermédiaire entre celle du cerf et celle du chevreuil. Le daim européen (Dama dama) est une des deux sous-espèces, l'autre étant le daim de Perse (Dama mesopotamica) qui est localisé en Iran. L'aire de répartition du daim européen comprend le sud-ouest de la Turquie et l'Europe centrale. Les mâles adultes mesurent entre 1,30 et 1,60 m de long, 85 et 95 cm de hauteur au garrot et leurs poids varient de 45 à 90 kg selon les individus. Les femelles, appelées "daines", mesurent entre 1,30 et 1,50 m de long, 75 et 85 cm de hauteur au garrot et pèsent entre 30 et 50 kg. Seuls les mâles ont des bois sur leur tête qui commencent à pousser à partir de l'âge de 6 mois. Un cycle s'effectue chaque année, qui débute vers le mois de juin lorsque les bois poussent avec une fine couche de velours. Les mâles vont les frotter contre les arbres pendant les mois d'août et de septembre pour faire disparaître cette peau temporaire et être ainsi prêts pour la période du rut qui s'annonce. Les bois tomberont pendant les mois d'avril ou de mai. Leur poids peut atteindre 4 à 7 kg et mesurer entre 50 et 95 cm de longueur selon les individus avec une moyenne de 70 cm. Plus les mâles sont vieux et plus les bois sont importants. L'apparence des daims est très variable. Le pelage varie en fonction de l’âge et de la saison. Il existe plusieurs couleurs de robe et celle qui est la plus répandue est fauve-roux en été avec des points blancs, et brun sans taches en hiver. Le dessus de sa queue est toujours noir, ce qui permet de le différencier du chevreuil. Les mâles ont des cornes antérieures simples et les postérieures sont élargies en palmes.

              Les daims apprécient les forêts, les bois de feuillus et les clairières ensoleillées. Ils vivent en harde, cette dernière étant le plus souvent dirigée par une vieille daine. Cervidé rapide et agile, le daim peut effectuer des pointes de vitesse de 70 km/h et faire des bonds allant jusqu'à 2 mètres de haut et 7 mètres de long. Pendant la période du brame, le daim émet un genre de râle guttural qui ressemble à celui du cerf, cependant moins impressionnant. La période de reproduction du daim se déroule entre octobre et novembre, période pendant laquelle les mâles se livrent des combats pour posséder le plus de femelles. La femelle met au monde un seul petit le plus souvent, parfois deux, qu'elle cache dans les buissons et qu'elle revient voir uniquement pour l'alimenter au cours de la journée. Le jeune faon pèse environ 4 kg à la naissance. Le daim est un animal essentiellement herbivore. Son alimentation est composée d'herbes, de pousses, de bourgeons, de feuilles, de glands,  de marrons, de châtaignes, de fruits et de baies. L'hiver, il mange des écorces, des genêts et des ronces.

Paisible et sociable, ce beau cervidé est une espèce connue du public en raison de sa présence en captivité dans des parcs et des zoos. On le trouve également dans de grands jardins privés, sachant que pour son bien-être et son épanouissement, un terrain clôturé de 3 000 m2 minimum est nécessaire (une autorisation est à demander à la Préfecture). Moins présent que le chevreuil ou le cerf, le daim vit toujours à l'état sauvage dans plus de la moitié de nos départements. Hors des enclos, il reste une espèce chassable, ses magnifiques bois palmés encore trop souvent considérés comme des trophées.

 

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  L' Écureuil roux  (Sciurus vulgaris)

                       

L' Écureuil roux  (Sciurus vulgaris)

 

       Nom commun : Écureuil roux, Écureuil d’Eurasie

       Nom latin : Sciurus vulgaris

       Famille  : Sciuridés

       Ordre : Rodentiens (rongeurs)

       Durée de vie : de 4 à 7 ans

       Longueur : 19 à 28 cm de corps + 14 à 20 cm de queue

       Poids : 240-480 g

       Statut réglementaire : espèce protégée 

             

           Les écureuils sont des rongeurs appartenant à la famille des Sciuridés, du grec ancien skíouros qui signifie "dont la queue fait de l’ombre". Petit animal à la silhouette gracieuse et à la jolie frimousse, il fait le bonheur des randonneurs et des promeneurs qui l'aperçoivent.

         Son apparence est fine et élancée avec une longue queue touffue rabattue en panache sur le dos. Ses membres postérieurs sont très développés tandis que les antérieurs, plus courts, sont préhensiles (les pieds antérieurs ont 4 doigts et les postérieurs en ont 5). Les oreilles sont grandes et prolongées par un pinceau de poils. En hiver, le pelage devient plus long et plus dense. Mâles et femelles sont de taille sensiblement équivalente.  Le pelage est généralement roux à l'exception du ventre et du dessous du cou qui sont blancs. Animal arboricole par excellence, l’écureuil roux vit dans les forêts de conifères, les forêts de feuillus et les forêts mixtes. Son habitat de prédilection est donc dans les arbres, avec une préférence pour les forêts de conifères. Il se nourrit dans la frondaison mais il va aussi chercher sa nourriture au sol où il enterre ses réserves. Il fréquente également les jardins publics et les parcs arborés où il est fort apprécié. Il est omnivore opportuniste, avec une préférence pour les végétaux, surtout les graines de conifères, mais il se nourrit également de glands, noix, noisettes, faines, bourgeons, fruits et champignons, insectes et escargots. Il est connu pour son agilité, capable de sauter de branches en branches, sa queue lui servant de balancier et même de parachute à l'occasion de petits sauts. Le rongeur peut vivre en montagne jusqu’à 2 000 m d’altitude. En automne, il se constitue des réserves de nourriture qu'il cache à plusieurs endroits en prévision de la saison hivernale et de la raréfaction des ressources alimentaires. Il fait donc des provisions et enterre des graines à un ou deux centimètres de profondeur. L'Écureuil roux est un animal strictement diurne. Il construit un ou plusieurs nids dans les arbres avec des brindilles (boules de 30cm de diamètre) pouvant accueillir plusieurs individus, pour s’abriter et pour la reproduction.  Il arrive également de le voir se réfugier ou élire domicile dans un grenier. La période de reproduction va du printemps à l'automne et la gestation dure 5 à 6 semaines. Il y a une portée annuelle, rarement deux, composée de 4 petits en moyenne. C’est un animal solitaire en dehors de la période de reproduction.

         Outre ses prédateurs (l'autour des palombes, la martre des pins, le chat sauvage et parfois le chat domestique) et la destruction de son espace vital (il a besoin de se déplacer sur un vaste territoire de 4 à 25 ha en moyenne), une menace majeure pour lui est la concurrence d'un autre écureuil, l'Écureuil gris d'Amérique qui devient invasif en Europe et entre en compétition alimentaire.

L'Écureuil roux appartient à la même famille que la marmotte et il est un des rares mammifères à pouvoir distinguer les couleurs. Jardinier malgré lui, en oubliant parfois les cachettes de ses réserves, il participe à la dissémination des graines et contribue ainsi au reboisement puisque les graines enterrées finissent par germer !

 

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  L' Écureuil roux  (Sciurus vulgaris)

Des plumes et des chants 

 

" Face au déclin de la biodiversité, chacun peut se mobiliser à son             échelle et selon ses moyens. Rien n'est dérisoire lorsqu'il s'agit             d'essentiel. " 

Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO  

 

Depuis quelques années, la LPO et le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) invitent les citoyens à participer au comptage national des oiseaux des jardins. Il suffit de compter durant 1h les oiseaux qui se posent dans votre jardin, sur votre balcon ou dans un parc public, pendant le dernier week-end de janvier. Ces données vont permettre d'étudier la situation de l'avifaune en France et son évolution. Pour la LPO, "cette opération de sciences participatives est un moyen simple et concret de rendre les citoyens acteurs de la connaissance et de la protection de l'avifaune française des parcs et des jardins." Merci aux participants ! Profitez-en pour nourrir les oiseaux pendant la période de froid, de novembre à mars, en suivant les conseils de la LPO. Si vous le faites chaque année, vous aurez plaisir à guetter l'arrivée des gourmands aux premiers frimas. Vous souhaitez apprendre à reconnaître les chants, cris et tambourinages des oiseaux communs de nos régions ? Les sites AcouSTOC et Oiseaux.net vous guident dans votre apprentissage.

 

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   Le Faucon pèlerin  (Falco peregrinus)

 

Le Faucon pèlerin  (Falco peregrinus)

 

 Nom commun : Faucon pèlerin   

 Nom latin : Falco peregrinus 

 Famille : Falconidés 

 Ordre : Carnivores 

 Statut réglementaire : espèce protégée au niveau national  

 Durée de vie : de 13 à 15 ans à l’état sauvage 

 Taille : 46 à 54 cm pour la femelle et 38 à 46 cm pour le mâle

 Envergure des ailes : 100 à 115 cm pour les femelles et 80 à 100 cm les mâles

 Poids : 900 à 1 200 g pour les femelles et 600 à 750 g pour les mâles 

 Vitesse de vol en piqué : 200 km/h en moyenne

 

        Le Faucon pèlerin tire son nom du latin peregrinus, qui signifie "venant de l'étranger", un qualificatif attribué en raison des nombreuses migrations effectuées par ses populations au fil des siècles. C'est une espèce cosmopolite qui se rencontre sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique et qui se décline avec une trentaine de sous-espèces.

         Avec une silhouette profilée pour la vitesse, le faucon pèlerin se distingue par un corps effilé et compact bleu-gris, un ventre clair, des pattes jaunes, une tête sombre, le menton et les joues blancs avec des favoris noirs. Ce faciès et l'incroyable acuité visuelle de cet oiseau ont marqué les Égyptiens de l'antiquité qui ont donné à leur dieu Horus la tête d’un faucon. Le symbole de l'Œil d'Horus combinerait les caractéristiques d'un œil humain et celles d'un œil de faucon pèlerin. Vénéré au temps de l'Égypte ancienne, présent dans les légendes amérindiennes où il était l'oiseau de tonnerre des Indiens d'Amérique du Nord, cet oiseau mythique de plusieurs civilisations fut également fort apprécié au Moyen âge et à la Renaissance, privilège réservé à la noblesse, aux rois, princes et seigneurs. Considéré comme l'oiseau le plus rapide du monde lors de son vol en piqué, lorsqu'il fond sur ses proies, le faucon pèlerin referme ses ailes, chute verticalement et atteint une vitesse qui peut dépasser les 300 km/h. Si sa vitesse moyenne est de 90 km/h quand il plane, ce qui est habituel pour un rapace, il est indétrônable pour le vol en piqué, le record enregistré étant 389 km/h ! Depuis des temps immémoriaux, ses prouesses aériennes et la noblesse de son allure ont suscité l'admiration et l'intérêt des fauconniers. Apparue plusieurs siècles avant notre ère en Asie centrale pour la pratique de la chasse, la fauconnerie s'est perpétuée à travers les civilisations orientales auprès des empereurs Moghols, ceux de Chine et du Japon, des seigneurs de Corée jusqu'aux Shahs de Perse et la civilisation arabe. La passion du faucon, encore forte au Moyen âge et à la Renaissance, déclina peu à peu avec le développement de la chasse à tir, rendant au bel oiseau sa liberté. Le faucon (entre autres) est encore utilisé de nos jours par des fauconniers professionnels pour protéger certains aéroports civils et des aérodromes militaires de l'invasion d'oiseaux à l'origine d'accidents.

        Le faucon pèlerin se nourrit de diverses espèces d'oiseaux, passereaux, pigeons, pies, mouettes, canards et corbeaux, des proies capturées en vol. C'est un rapace rupestre qui niche sur des zones de falaises rocheuses, du bord de mer jusqu'à la montagne (jusqu'à 2 000 mètres d’altitude dans les Alpes). Depuis quelques années, on assiste également à son apparition dans certaines villes, les hauts immeubles des centres-villes rappelant au faucon pèlerin son habitat naturel. Le faucon pèlerin a frôlé la disparition dans les années soixante en raison d'une chasse intensive et à cause de l'usage massif de pesticides organochlorés en agriculture, ce qui a entraîné un déclin spectaculaire de l'espèce en Europe. En France, le faucon pèlerin ne subsistait que dans quelques régions montagneuses moins touchées par l'impact de la pollution chimique. Sa protection et l'interdiction du DDT ont permis à sa population de se reconstituer mais celle-ci reste fragile en raison des menaces persistantes de la chasse et de l'agriculture intensive. Redoutable chasseur, il n'en demeure pas moins que le faucon pèlerin a lui aussi des prédateurs, parmi lesquels de grands rapaces comme les aigles et le hibou grand-duc.

Un vol en piqué hors pair, un champ visuel de 300°, un cou périscopique permettant à la tête de tourner sur plus de 180°, une acuité visuelle 4 à 8 fois supérieure à celle de l'homme, deux fovéas par rétine, une vision binoculaire stéréoscopique à courte distance et longue portée... le faucon pèlerin est un oiseau remarquable à bien des égards !

 

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   Le Faucon pèlerin  (Falco peregrinus)

 

Le Lynx boréal  (Lynx lynx)

                       

Nom commun : Lynx boréal, Lynx d’Eurasie, Loup-cervier

Nom latin : Lynx lynx

Famille : Félidés

Ordre : Carnivores 

Statut réglementaire : espèce protégée au niveau national

Durée de vie : de 10 à 20 ans

Hauteur : entre 60 et 75 centimètres au garrot (épaules)

Longueur : tête et corps 80 à 120 cm pour les mâles, 

77 cm à 100 cm les femelles / + queue de 12 à 20 cm

Poids : 18 à 33 kilos le mâle, 14 à 22 kg la femelle

Vitesse : 70 km/h

 

           L'expression "œil de lynx", utilisée pour désigner une personne dotée d'une excellente vue, relève davantage de la légende car si ce beau félin a certes une bonne vision, elle est tout de même inférieure à celle de l'homme et à peu près similaire à celle d'autres félidés. L'expression d'origine est en lien avec un personnage de la mythologie grecque, Lyncée, pilote du navire Argo lors de l'expédition des Argonautes partis à la recherche de la Toison d'Or. Grâce à une vue exceptionnelle, Lyncée était capable de percer les nuages, les rochers et les bois, ainsi que de connaître ce qui se passait au ciel et dans les enfers. C'est donc en raison d'une paronymie faite entre Lyncée (Lunkeo) et Lynx (lunx) que la confusion s'est faite.

             Le Lynx boréal fait partie des quatre espèces du genre Lynx. Il est une des deux espèces présentes en Europe avec le Lynx pardelle qui vit en péninsule ibérique (celui-ci, aussi appelé Lynx d'Espagne, a été classé en 2002 par l'UICN* dans la catégorie des espèces en danger critique d'extinction sur sa liste rouge puis a fait l'objet de programmes de sauvegarde qui ont porté leurs fruits). Les deux autres espèces, le Lynx du Canada et le Lynx roux, vivent en Amérique du Nord. 

            Le Lynx boréal est un gros félidé, le plus gros félin d'Europe, que l'on reconnaît à son pelage parsemé de taches et de rayures, à la queue courte avec un manchon noir, à ses franges de poils longs qui lui bordent la face comme des favoris et aux pinceaux de poils présents au sommet des oreilles. Selon les biologistes, ces derniers serviraient à capter la direction du vent ainsi qu'à améliorer la localisation d'un son. La couleur de son pelage, très variable, va du gris-brun au beige ou encore au jaune roux et parfois au brun foncé. Quelle allure ! La femelle met bas 1 à 4 petits dans sa tanière qui peut être une cavité rocheuse ou un trou sous une souche d'arbre. Le régime alimentaire du Lynx boréal varie en fonction de son habitat et des espèces de proies présentes. Il se nourrit de chevreuils, de chamois, de renards, de lapins et de lièvres ainsi que de rongeurs. Le Lynx boréal est une espèce forestière qui affectionne les forêts mixtes. Très discret, il est peu courant de l'observer car il vit isolé dans les forêts et sort essentiellement au crépuscule pour chasser. La nuit ou à l'aube, il se sert de sa vue et de son ouïe très fine pour repérer ses proies qu'il est capable de détecter jusqu'à 300 mètres.  Animal solitaire, mâle et femelle ne se côtoient qu'en période des amours. Espèce sédentaire et territoriale, le Lynx occupe un grand domaine allant jusqu’à 300 km2 en fonction de l'abondance de nourriture.

              Éradiqué dans plusieurs pays d'Europe occidentale à la fin du 19ième siècle, le Lynx boréal a fait l'objet de programmes de réintroduction à partir des années 1970. Tout d'abord réintroduit en Suisse, il aurait passé la frontière en 1975 pour s'installer dans notre Jura français. En France, le programme de réintroduction a commencé en 1983 dans les Vosges : en 10 ans, 21 lynx ont été relâchés dans les Vosges du Sud, dont quelques uns ont survécu. Les populations actuelles françaises se repartissent dans les Vosges, le Jura et les Alpes. Victime de collisions routières et de braconnage (bien qu'il soit officiellement protégé), le Lynx reste une espèce en danger en France et en Europe occidentale malgré les plans d'actions menés. 

Avec les chats forestiers et les chats renards de Corse, les lynx sont les seuls félins sauvages présents en France. Le chat domestique, lui aussi de la famille des Félidés, est un félin... domestiqué !

 

* l'UICN est l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN en anglais), la plus grande et la plus ancienne des organisations environnementales au monde. Son comité français, constitué d'un réseau d'organismes et d'experts, mène des actions pour répondre aux enjeux de la préservation de la biodiversité en France. Il est essentiellement connu pour la Liste rouge des espèces menacées qu'il établit mais il s'organise aussi autour d'autres programmes.

 

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Galerie Nature

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Galerie Nature

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Puisque mai tout en fleurs


Puisque mai tout en fleurs dans les prés nous réclame,
Viens ! ne te lasse pas de mêler à ton âme
La campagne, les bois, les ombrages charmants,
Les larges clairs de lune au bord des flots dormants,
Le sentier qui finit où le chemin commence,
Et l'air et le printemps et l'horizon immense,
L'horizon que ce monde attache humble et joyeux
Comme une lèvre au bas de la robe des cieux !
Viens ! et que le regard des pudiques étoiles
Qui tombe sur la terre à travers tant de voiles,
Que l'arbre pénétré de parfums et de chants,
Que le souffle embrasé de midi dans les champs,
Et l'ombre et le soleil et l'onde et la verdure,
Et le rayonnement de toute la nature
Fassent épanouir, comme une double fleur,
La beauté sur ton front et l'amour dans ton cœur !


Victor Hugo,  Les chants du crépuscule

« Dieu tout-puissant, dans la forêt ! Je suis bienheureux, plein de bonheur dans la forêt : chaque arbre parle à travers toi, ô Dieu ! Quelle splendeur ! »

Ludwig van Beethoven (Carnets intimes)                         

compositeur de la Symphonie n°6 "Pastorale"               

La Forêt


Forêt silencieuse, aimable solitude,
Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude !
Prestiges de mon cœur ! je crois voir s’exhaler
Des arbres, des gazons une douce tristesse :
Cette onde que j’entends murmure avec mollesse,
Et dans le fond des bois semble encor m’appeler.
Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière
Ici, loin des humains !… Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, sur l’herbe printanière,
Qu’ignoré je sommeille à l’ombre des ormeaux !
Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;
Ces genêts, ornements d’un sauvage réduit,
Ce chèvrefeuille atteint d’un vent léger qui fuit,
Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.
Forêts, dans vos abris gardez mes vœux offerts !
A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
D’autres vous rediront des amours étrangères ;
Moi de vos charmes seuls j’entretiens les déserts.


François-René de Chateaubriand  (recueil de poèmes Tableaux de la nature)

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